Le plus original des fauteuils classiques
[Le lot du jour] A première vue, ce fauteuil d’époque Louis XV en noyer mouluré richement sculpté sur toutes ses faces, aux accotoirs en coup de fouet et aux pieds cambrés, à l’air tout à fait classique. Mais en le regardant de plus près, son dossier paraît soudain intriguant, car beaucoup plus petit qu’à l’accoutumée… Pour tenter de comprendre ce parti pris stylistique, il faut d’abord identifier l’auteur de ce fauteuil d’après son estampille. La marque « Tilliard » figurant sous le siège renvoie au père et au fils du même nom (et du même prénom d’ailleurs, puisqu’ils s’appellent tous les deux Jean-Baptiste), dynastie d’ébénistes hyperactifs au XVIIIe siècle. Le motif de cœur encadré dans un cartouche qui orne le sommet du dossier et le centre de la ceinture inférieure confirme la paternité des Tilliard, puisqu’il s’agit de leur caractéristique esthétique.
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Le dossier bas serait-il une autre particularité de ces ébénistes ? « Absolument pas ! Malgré mes recherches poussées, je n’ai trouvé aucun autre fauteuil de cette forme dans la production des Tilliard », précise Guillaume Cornet, commissaire-priseur stagiaire à la maison de vente de Maître Edith Pousse-Cornet, qui mettra ce siège aux enchères dimanche 27 avril 2014 depuis Blois et en direct sur le Live d’Interencheres. Selon les anciens propriétaires du fauteuil, un couple de médecins de la région qui collectionne les fauteuils du XVIIIe depuis les années 1960, ce siège aurait été fabriqué pour des ecclésiastiques. Mais dans quel but ? Pour les aider à travailler le maintien de leurs dos ? Le mystère reste entier.
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Au cours de son enquête, Guillaume Cornet a néanmoins retrouvé deux chaises de Tilliard présentant un dossier bas. L’une dans un ouvrage spécialisé sur « L’art du siège au XVIIIe » par Bill G.B. Pallot et la seconde, en bois doré et attribuée à Tilliard, dans une vente aux enchères parisienne organisée en mars dernier, où elle a été vendue à 97 500 euros (avec les frais). Notre fauteuil estampillé est estimé de 3 000 à 5 000 euros.
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D’autres estampilles de prestige figurent également au programme de cette vente. Maître Pousse-Cornet mettra notamment aux enchères un siège pivotant de Georges Jacob (1739-1814). Véritable prouesse technique pour l’époque, la partie haute de ce fauteuil de bureau coulisse en effet sur chacun des côtés (6 000 à 8 000 euros d’estimation). Une rare table cabaret, sur laquelle étaient servis le thé et le café, en acajou avec un plateau supérieur rectangulaire en laque de Chine sera proposée à la vente avec une estimation de 8 000 à 12 000 euros. « Elle porte l’estampille de Canabas (1715-1797), qui est considéré comme le plus grand maître des petits meubles en acajou », ajoute Guillaume Cornet. Pour assister à cette vente aux enchères et tenter d’acquérir ces meubles signés des plus grands noms de l’ébénisterie française du XVIIIe, inscrivez-vous dès à présent sur le Live.
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