Le 23 janvier 2014 | Mis à jour le 3 février 2014

La sono des années 1930

par Magazine des enchères

 [Lot du jour] Malgré la profusion de tuyaux qui s’en échappent, ceci n’est pas un orgue. Cet objet tout à fait intrigant s’avère être un résonateur dynharmonique, autrement dit l’ancêtre de nos amplis stéréo. A sa naissance dans les années 1930, il ravit les amateurs de Charles Trenet et de Joséphine Baker qui y branchent leurs radios et tourne-disques afin d’embaumer leurs salons de musique. Et à en croire la publicité de son fabriquant Ducretet-Thomson de l’époque, le son qui s’en échappe provoque « une impression saisissante de relief (…) Les auditeurs n’ont plus à subir le choc désagréable du faisceau sonore ». 

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Différents modèles de résonateurs sont alors proposés : les plus imposants occupent les vastes espaces tels que les cinémas ou les dancings, tandis que les petits sont réservés aux endroits plus restreints comme les restaurants et les maisons particulières. L’amplificateur mis aux enchères par Maître Philippe Casal, le lundi 27 janvier 2014 au Puy-en-Velay provient d’un café de la région Haute-Loire. Il est de taille moyenne (145 centimètres), composé d’une caisse en acajou qui cache sa mécanique et de tubes d’orgue en zinc de différentes tailles, le tout posé sur une table en chêne.

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Le résonateur dynharmonique voit le jour dans l’entreprise Ducretet-Thomson. Son créateur Eugène Ducretet (1844-1915) est un industriel et scientifique français qui participe à l’essor de la TSF (Transmission sans fil) à la fin du XXe siècle. Il a notamment réalisé la première liaison française par radio allant de la Tour Eiffel jusqu’au Panthéon. L’entreprise commercialise notre résonateur en 1934 sous l’appellation de machine parlante de Thomson.

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Le résonateur dynharmonique, apparaît comme une réelle avancée vers la technologie musicale actuelle. Mais comment fonctionne-t-il ? Le socle en acajou cache un haut-parleur électrodynamique qui envoie des vibrations sonores dans les tubes de métal, les faisant ainsi résonner. Dans cet instrument tout est calculé (diamètre, hauteur…) afin d’amplifier au mieux le son et surtout de reconstituer de manière fidèle tous les instruments de l’orchestre. Chaque timbre du plus aigu au plus grave est ainsi reconnaissable. Par ailleurs, l’agencement des tubes verticaux permet de ne pas augmenter la musique dans une direction unique mais de la disperser uniformément dans l’espace.

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Très rare en salle des ventes cet appareil musical est estimé entre 300 et 500 euros. Peut-être est-il temps de ressortir les vinyles…

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Lien vers l’annonce de vente

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