Le trésor-cachet de Qianlong
[Le lot du jour] Après le record de 4,7 millions d’euros (5,6 millions frais compris) enregistré par le sceau de l’empereur Kangxi (1662-1722) par la maison toulousaine Chassaing et Marambat en 2008, la saga des cachets impériaux chinois sur le marché de l’art se poursuit. Dimanche 24 novembre 2013 à la maison Armor enchères de Saint-Brieuc, Maîtres Didier Guichard, Jean-Michel Juillan et Tugdual Borel mettront aux enchères le sceau de l’illustre Qianlong (1735-1796), souverain dont le rayonnement est souvent comparé à celui de Louis XIV.
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Ce noble cachet dormait dans une vitrine « où il n’était même pas visible », précise Maître Juillan. Appelé par une famille pour réaliser une expertise, le commissaire-priseur inventorie l’ensemble des tableaux, meubles et autres objets de décoration de la maison, jusqu’à ce qu’il découvre cette petite sculpture de forme carrée haute de près de 10 centimètres. « La finesse et la qualité de la gravure m’ont vite mis une piste intéressante. Les experts du cabinet Portier ont ensuite confirmé la provenance impériale de ce sceau taillé dans de la stéatite claire, une roche particulièrement tendre. Ils suggèrent alors une estimation de 200 000 à 300 000 euros ! Si les propriétaires présageaient de l’ancienneté de l’objet, ils étaient loin d’imaginer qu’ils possédaient un tel trésor ! », poursuit le commissaire-priseur.
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« En plus de son importance esthétique, notre cachet est un véritable objet d’art. Sa forme imitant une montagne et le délicat paysage gravé en façade confirment le soin esthétique apporté à cet instrument officiel », ajoute Maître Juillan. Au revers figure une inscription calligraphiée : « Je sens l’essence de la vie d’ermite, cependant c’est au-delà de mes paroles », extrait d’un verset du célèbre poète Tao Qian (vers 365-427). Qianlong a souvent représenté cette inscription sur des peintures et des calligraphies exposées notamment dans les musées du Tibet et du château de Fontainebleau…
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Sur les 1 800 sceaux appartenant à Qianlong, plus de 1 000 se trouvent aujourd’hui dans la Cité Interdite de Pékin. Et si l’un d’entre eux dormait dans votre grenier ?
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Lien vers l’annonce de vente