Léon Jouhaud ou le renouveau de l’émail de Limoges
[Vente à venir] Du cubisme au pointillisme en passant par le fauvisme, peu de grands courants artistiques du XXe siècle ont échappé à l’émailleur limougeaud Léon Jouhaud (1874-1950). Ses œuvres sont petites, mais si colorées et finement exécutées qu’il est impossible de ne pas les remarquer. Samedi 26 mars 2016, une trentaine d’elles seront proposées aux enchères par Maître Nicolas Constanty à Limoges et sur le Live Interencheres.
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Comme Nancy est célèbre pour sa verrerie, Limoges est réputée pour son émail. Particulièrement développée au Moyen Âge et à la Renaissance, cette technique perdure encore aujourd’hui. Dans la première moitié du XXe siècle, elle connait un renouveau par le biais de l’artiste Léon Jouhaud. D’abord médecin chercheur en biologie, il se découvre ensuite une passion pour l’émail et utilise ses connaissances scientifiques pour inventer de nouvelles façons de travailler la matière émaillée. À la fois très productif et novateur, il se fait rapidement remarquer et obtient même le Grand prix de l’Exposition universelle des arts décoratifs en 1925. Au cours de sa carrière, il réalise de nombreux dessins et croquis préparatoires, des vases en grès et porcelaine et des plaques émaillées sur cuivre.
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L’ensemble dispersé à Limoges appartenait à un collectionneur parisien qui a acquis des œuvres de Léon Jouhaud pendant plus de vingt ans. « Cette collection est unique à ce jour, elle reflète l’entière production variée de cet émailleur limougeaud », explique Julie Fauré, clerc de Maître Nicolas Constanty. En effet, elle comporte des émaux aux formats, sujets et mouvements artistiques très divers. Ainsi, par exemple, si Au soir est un paysage résolument fauve aux couleurs vives et chaudes, Véronique est un portrait cubiste aux tons froids (les deux œuvres sont estimées entre 2 000 et 3 000 euros). Il s’agit donc d’une collection éclectique mais également rare. En effet, s’il n’est pas inhabituel de voir des dessins et pastels de cet artiste aux enchères, ses émaux sont quasiment absents du marché. D’ailleurs, des collectionneurs privés de Limoges, de Paris et des États-Unis ont déjà fait part de leur intérêt pour ces pièces émaillées estimées entre 300 et 8 000 euros.
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Lien vers l’annonce de la vente
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