Le 2 décembre 2014 | Mis à jour le 2 décembre 2014

Les 3 coups de marteau de la semaine

par Magazine des enchères

Retour sur trois beaux résultats de ventes aux enchères qui se sont déroulées la semaine dernière (les prix sont indiqués hors frais).

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11 800 euros pour le barda d’un Poilu

Du pantalon au casque en passant par les bretelles, le caleçon long, le chandail, la toile de tente et les 30 piquets et sardines, la serviette de toilette, le peigne et les pansements, rien ne manquait dans l’équipement de Poilu adjugé à 11 800 euros samedi 29 novembre 2014 par Maître Bruce Roelens à Soissons. « Il n’existe que deux panoplies complètes de soldat de la Première Guerre mondiale dans le monde : l’une est conservée au musée de l’Armée royale de Bruxelles et celle-ci, qui n’a d’ailleurs jamais été utilisée, détaille Rémy Rousselot élève commissaire-priseur à la maison de vente. Lors de l’exposition publique, tous les collectionneurs et amateurs de militaria avaient les yeux qui brillaient devant cet équipement entier et resté dans un état neuf. » Le lot est mis aux enchères au début de la vacation dédiée aux souvenirs de la Grande guerre. « Les enchères montent alors très rapidement de 6 000 euros, son prix d’estimation, jusqu’à 11 800 euros. L’adjudicataire final n’était autre que le musée de l’Armée, situé dans l’Hôtel des Invalides à Paris, qui a participé à la vente sans utiliser son droit de préemption », précise le futur commissaire-priseur. L’équipement devrait bientôt rejoindre les vitrines des collections permanentes.

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33 000 euros pour une icône romantique

« Cette tête impassible, sinistre et mystérieuse produit l’effet de la Mort même ; elle épouvante, glace, stupéfie ; c’est une Méduse sépulcrale ! », écrivait Théophile Gautier en 1849 à propos du personnage figurant dans ce médaillon en plâtre, entouré d’un encadrement en bois sculpté, qui a été adjugé à 33 000 euros dimanche 30 novembre 2014 par Maître Matthias Jakobowicz. Ce portrait intitulé « Le silence » fut initialement réalisé en marbre par Auguste Préault (1809-1879) pour orner l’une des tombes du cimetière parisien du Père-Lachaise. Quelques années plus tard, ce même modèle est reproduit en bronze et exposé au salon de 1849, où il rencontre un vif succès. Les artistes symbolistes, tels Lucien Lévy-Dhurmer et Odilon Redon se passionnent pour ce sujet, qui accède alors au rang d’icône romantique. Encore aujourd’hui, le magnétisme du « Silence » est tel qu’il a provoqué une véritable bataille d’enchères au château de Vaux-le-Vicomte, où se déroulait la vente. Estimé de 12 000 à 15 000 euros, le médaillon s’est envolé jusqu’à 33 000 euros. Le collectionneur français qui l’a acquis peut se targuer de posséder un modèle unique du portrait de Préault, entouré d’une boiserie qui n’est autre que la garniture de cheminée d’un château de Haute-Marne où il a longtemps été exposé.

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36 000 euros pour une station service de Prouvé

Jamais le propriétaire alsacien de cette construction en tôle qui encombrait son terrain n’aurait imaginé qu’elle attendrait le prix de 36 000 euros ! Il s’agit d’une des stations services réalisées par l’architecte Jean Prouvé (1901-1984) suite à la commande de Total en 1969. Construit autour d’un axe circulaire dont la menuiserie métallique est typique du designer, le bâtiment est composé d’un rez-de-chaussée et d’un étage, pour permettre au gérant de la station service d’habiter sur place. Encore en fonction il y a peu de temps, la construction a été mise aux enchères samedi 29 novembre 2014 par Maître Antoine Audhuy à Nancy. L’acquéreur n’a pas précisé ce qu’il allait en faire. Peut-être sera-t-elle réemployée en cabane de jardin ou en billetterie, comme la toute dernière station service de Prouvé passée sur le marché ?

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