Les Laudin, famille d’émailleurs limougeauds
Un ensemble de six plaques en émail peint sur cuivre par les Laudin sera mis aux enchères samedi 27 juin 2015 à l’Hôtel des ventes de Poitiers et sur le Live d’Interencheres. L’occasion d’entrouvrir la porte de l’atelier de cette dynastie d’artistes de l’émail.
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L’histoire des émaux de Limoges remonte à la première moitié du XIIe siècle. A cette époque se développent les premiers ateliers d’émailleurs qui profitent des nombreux atouts de la ville. Artistiquement très active, notamment dans le domaine de la musique, la cité bénéficie également de matières premières indispensables pour la fabrication de l’émail, comme la silice, les oxydes métalliques, ainsi qu’une eau acide pour purifier les poudres et du bois pour chauffer les fours. Sa position stratégique sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle permet également la diffusion de ses émaux à usage religieux. Dès lors l’émail de Limoges connaîtra un succès sans cesse renouvelé.
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Parmi les plus grands noms de cet artisanat d’art figure la lignée des Laudin, l’une des deux principales familles d’émailleurs limougeauds du XVIIe siècle. Leurs œuvres sont notamment visibles dans la cathédrale de Limoges, au musée du Louvre (série de 12 médaillons représentants les Césars signée Jacques 1er Laudin) et proposées régulièrement aux enchères. L’une des prochaines ventes à présenter des émaux des Laudin a lieu samedi 27 juin 2015 à Poitiers et en direct sur le Live d’Interencheres. Maîtres Bénédicte Boissinot et Hervé Tailliez disperseront six œuvres réalisées par Jacques, Jacques II, Nicolas Laudin ainsi que par leur atelier. « Ces émaux sont caractéristiques de la production de Limoges au XVIIe siècle. Des plaques de petites dimensions (quelques dizaines de centimètres) en émail peint sur cuivre sur lesquelles figure un personnage religieux, de saints patrons par exemple, qui étaient généralement offertes à des proches portant leurs noms », précise Maître Tailliez. Tout comme à l’époque médiévale, le sujet prépondérant des émailleurs limougeauds, et au premier rang celui des Laudin, reste la religion. Le mouvement de la Contre-Réforme est alors très actif et l’Eglise cherche à imposer et à réaffirmer le dogme catholique.
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« Cet ensemble provient d’une collection d’amateurs et de connaisseurs du travail des Laudin. Chacune des pièces proposées montre la finesse du travail de cette dynastie d’émailleurs dans le soin apporté aux expressions aux matières. J’aime particulièrement les plaques représentant Saint-Benoît et l’Assomption de la Vierge, signées toutes les deux « IL » pour Jacques Laudin », ajoute le commissaire-priseur avant de préciser que les émaux des Laudin sont recherchés sur le marché et enregistrent toujours des prix soutenus allant parfois au-delà des 10 000 euros. Les six émaux proposés à la vente sont raisonnablement estimés entre 200 et 600 euros.
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Lien vers l’annonce de la vente aux enchères
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