Les trois coups de marteau de la semaine
Retour sur trois beaux résultats de ventes aux enchères qui se sont déroulées ces dernières semaines (les prix sont indiqués hors frais).
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52 000 euros pour une œuvre inédite de Niki De Saint Phalle
« Niki de Saint Phalle a vingt ans lorsqu’elle peint cette huile sur toile dans les années 1952-1954. Si elle cherche encore manifestement son style, certains éléments récurrents de son travail sont déjà présents comme les chaises et le bouquet. Les anciens propriétaires de cette œuvre l’avaient reçue directement des mains de l’artiste. D’ailleurs, lorsque leurs héritiers ont cherché à confirmer cette provenance, quelle ne fût leur surprise lorsqu’ils reçurent un petit mot écrit de la main de Niki de Saint Phalle elle-même, dans lequel elle se souvenait parfaitement avoir offert ces « Danseurs » à leurs aïeux ! Nous avons mis cette œuvre en vente le 9 mai 2015, quelques semaines après la fin de la grande rétrospective sur cette peintre, sculptrice et plasticienne de renom organisée au Grand Palais à Paris. Le jour de la vente, le téléphone n’arrêtait pas de sonner : nous avons reçu des appels en provenance des Etats-Unis ou encore du Japon. Mais c’est un collectionneur français qui l’a finalement remportée à 52 000 euros au marteau », détaille Maître Etienne Laurent, commissaire-priseur à Vichy.
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38 500 euros pour un regard péruvien sur le Pays basque
« Cette émouvante scène de vie sur la plage de Biarritz a été peinte par un artiste péruvien. Peintre majeur du Pérou, Daniel Hernandez Morillo (1856 – 1932) est venu s’installer à Paris à la fin du XIXe siècle. Comme tous les membres de l’intelligencia de l’époque, il fréquentait les stations balnéaires à la mode et notamment la ville de Biarritz. Cette Å“uvre peinte sur le motif, après que Daniel Hernandez Morillo ait posé son chevalet sur la Côte des Basques, est très différente de ses toiles habituelles. En effet, l’artiste réalise généralement des portraits, principalement d’élégantes, que l’on retrouve souvent dans les ventes aux enchères. Pour cette rare toile du peintre péruvien, que nous avons mise en vente le 23 mars 2015, les collectionneurs de l’artiste et d’art hispanique, ainsi que les amateurs de peinture basque étaient réunis pour enchérir. C’est finalement un grand collectionneur étranger qui l’a acquise sur le Live d’Interencheres pour 38 500 euros », précise Maître Patrice Carrère, commissaire-priseur à Pau.
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28 000 euros pour une rare plaque de marbre
« Nous avons du nous mettre à plusieurs pour transporter cette très lourde plaque de 88 centimètres du haut par 61 centimètres de large. Une pièce de marbre de cette dimension et de cette époque est particulièrement rare sur le marché. Nous n’en avons retrouvé pratiquement aucune autre dans les ventes aux enchères passées. Il s’agit d’une représentation de « Saint Jean Baptiste au désert » réalisée en Italie au XVIIIe siècle, mais le bel encadrement en bois doré à décor d’angelots et de frises de fleurs daterait lui du XVIIe siècle. Cette rare plaque de marbre a suscité beaucoup d’intérêt de la part des acheteurs, qui étaient nombreux à se manifester le jour de la vente, le 27 avril 2015, en salle, au téléphone et sur le Live d’Interencheres. C’est d’ailleurs un internaute étranger qui a remporté le lot à 28 000 euros », explique Maître Mathilde Sadde-Collette, commissaire-priseur à Moulins.