Les (trop) courtes gambettes de Napoléon III
[Le lot du jour] Sous le Second Empire, les statues équestres d’Emmanuel Frémiet (1824-1910) progressent dans toute la France. Réputé pour sa maîtrise des représentations animalières, dans un style toujours très naturaliste, le sculpteur réalisera notamment la Jeanne d’Arc en bronze doré montant à cheval qui est érigée place des Pyramides à Paris. C’est alors que Napoléon III souhaita, lui aussi, posséder sa statue de Frémiet.
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Pour la réaliser, l’artiste raconte que « l’Empereur eu la bonté de poser pour moi au sortir de la messe des Tuileries, à laquelle il assistait en tenue. J’avais préparé pour cette séance un mannequin de cheval, sans têtes et sans jambes, mais avec la selle impériale. Sa Majesté me permit très gracieusement de prendre quelques mesures nécessaires à mon travail ». Mais malgré toutes ces précautions scientifiques, la statuette déplut fortement à Louis-Napoléon Bonaparte, et plus précisément à sa compagne. « L’Impératrice trouvait que les jambes, au-dessus des genoux, étaient trop courtes », précise le sculpteur. Emmanuel Frémiet se remet donc au travail et exécute une nouvelle statue en prenant soin de rallonger les gambettes de son modèle.
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Un tirage de cette deuxième version en bronze à patine brune de 36,6 centimètres de haut sera mis aux enchères le samedi 19 octobre 2013 à Compiègne par Maître Dominique Loizillon, pour une estimation de 8 000 à 9 000 euros.
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