Louis Jou, homme de livres
Guillaume Apollinaire, Kees Van Dongen, Raoul Dufy, Jean Cocteau… une personne réunit tous ces grands hommes de lettres du XXe siècle : Louis Jou (1881-1968). Typographe, graveur, illustrateur et peintre, cet homme d’origine espagnole compte parmi les plus grands acteurs du monde du livre contemporain. Une vente lui rend hommage le vendredi 22 novembre 2013 à Paris.
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Organisée par l’étude Lasseron et Associés le vendredi 22 novembre 2013, cette vente n’aurait pu voir le jour sans la ferveur d’un collectionneur : André Feuille. Amoureux des livres, ce bordelais a consacré sa vie à la reconstitution de l’œuvre du typographe Louis Jou. Il rencontrera l’homme dans son refuge des Baux-de-Provence afin de publier, un an après son décès, sa bibliographie exhaustive. C’est une collection sans pareille des œuvres de Louis Jou rassemblées par André Feuille qui est aujourd’hui dispersée.
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En 1939, après avoir fréquenté quelques grandes personnalités du monde de l’art, le typographe quitte Paris pour les Bouches-du-Rhône et établit son atelier dans le village provençal. « C’est dans ce contexte que Louis Jou crée une maison d’édition à lui tout seul, s’occupant des publications du début à la fin, des illustrations à la reliure complète », souligne Emmanuel de Broglie, expert de la vente. Jusqu’à sa mort, Louis Jou publiera de nombreux volumes estampillés de l’appellation « Les livres de Louis Jou » dont l’un des plus célèbres figure dans la vente : estimé entre 4 000 et 4 500 euros, le texte de Charles Galtier (1913-2004), Bucoliques baussenques est illustré de 52 ornementations et vignettes sur bois effectuées par le maître graveur. Cette pièce constitue le premier des 135 exemplaires tirés d’un livre emblématique de la dernière période de Jou. Dans un autre registre, le Cantique des cantiques, traduit en 1938 par le poète André Suarès (1868-1948) arbore des plats en ivoire d’un fin décor végétal polychrome peint, ainsi que de nombreuses illustrations dans le texte. Estimation pour cette création unique : entre 1 200 et 1 500 euros.
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D’autres lots sont également disponibles pour des estimations plus raisonnables. Deux volumes intitulés Bouts de bois entièrement composés de bois de Louis Jou, dont un autoportrait dans le second, sont ainsi proposés entre 500 et 600 euros. Dans un même esprit, les collectionneurs pourront se procurer des titres classiques de la littérature illustrés par le graveur à l’image des nouvelles de Cervantès estimées à 200 euros.
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Face au machinisme naissant du siècle moderniste, le catalan naturalisé français en 1927 constitue peut être l’un des derniers défenseurs de la tradition typographique.
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Lien vers l’annonce de la vente
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