Le 17 octobre 2016 | Mis à jour le 20 octobre 2016

L’Ours blanc, animal totem de Pompon

par Magazine des enchères

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[Le lot du jour] En 1922, François Pompon a 67 ans. L’artiste acquiert alors enfin la reconnaissance de ses paires après avoir successivement travaillé comme tailleur de pierre, ouvrier marbrier dans une entreprise funéraire, décorateur sur le chantier de reconstruction de l’Hôtel de Ville de Paris et directeur de l’atelier d’Auguste Rodin… La bête qui propulsera le sculpteur animalier au sommet du panthéon artistique est un ursidé. Un ours blanc de 2,50 mètres de long accueilli en grande pompe au Salon d’Automne. Cette œuvre, conservée aujourd’hui au musée d’Orsay à Paris, est alors saluée pour son modernisme et son réalisme.

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Une rare réduction en bronze de 45 centimètres de long de François Pompon (1855-1933), réalisée la même année que l’original, est mise aux enchères à Joigny et en direct sur le Live d’Interencheres dimanche 23 octobre 2016 par Maître Emilie Aubert.

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Cet ours de bronze a été acquis en 1925 par un grand collectionneur parisien, puis il a rejoint une autre collection bourguignonne à partir de 1976 jusqu’à maintenant. Deuxième épreuve des trois uniquement répertoriées, cette sculpture présente un détail anatomique qui fait grimper son estimation haute à 100 000 euros. « Il a la particularité d’avoir un écart entre les pattes antérieures et postérieures sur le profil droit. Pompon avait précisément mis au point sur ce modèle la décomposition du mouvement de la marche de l’ours », explique Liliane Colas expert et spécialiste de l’œuvre de l’artiste avant de préciser que toutes les représentations ultérieures ne tiennent pas compte de cet écart.

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Avec cet Ours blanc (ou plutôt noir pour notre version en bronze), Pompon prend le parti de simplifier radicalement les formes et de supprimer tous les détails. « Les volumes ne sont pas indiqués par des creux et des pleins (…) mais dans une surface lisse et arrondie où la lumière les dessine », ajoute Liliane Colas. La patine de cette fonte, réalisée par la fonderie Hébrard (dont le cachet est apposé au revers de la patte postérieure gauche) a été exécutée par un mouleur-fondeur du nom de Albino Palazzolo, également chef d’atelier exclusif de Rembrandt Bugatti (1884-1916). La spécialiste tient à préciser que : « la subtilité de cette patine poudrée parfaitement conservée révèle, par des lignes plus sombres, le squelette de l’animal et le mouvement de la marche par le soulèvement de la fourrure. Elle est originale et ne se reverra pas sur les réductions suivantes. » Malgré la volonté de simplification et de suppression des détails, le réalisme de l’animal est saisissant, sur son corps mais également sur sa gueule : de la tension de ses oreilles à ses naseaux dilatés, en passant par « les lèvres largement indiquées, un peu ouvertes s’étirant pour le fameux sourire décrivant la connivence du sculpteur et de son modèle consentant sont ici remarquables. »

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Lien vers l’annonce de vente de l’Ours blanc

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