Le 24 octobre 2013 | Mis à jour le 24 octobre 2013

Niao Pu, le Manuel des oiseaux

par Magazine des enchères

[Le lot du jour] Trois perroquets se posent sur une branche fleurie aux couleurs délicates au regard d’une calligraphie chinoise, chacune des scènes encadrées sur leur feuillet de soie. Quel est donc ce nouveau trésor extra-occidental aux enchères de la Galerie de Chartres ?  

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Ce trio de feuilles de soie polychromes, proposé aux enchères dimanche 27 octobre 2013, provient d’un même album : le  Niao Pu, également appelé Manuel des oiseaux. Lots-phares de la vacation, chacune des feuilles se divise en deux parties distinctes : le  côté droit est réservé à la représentation de figures, un oiseau et des fleurs, tandis que la partie gauche abrite un texte écrit en kaishu, style ancien de calligraphie chinoise. Chaque texte désigne le nom de l’espèce dépeinte ainsi que ses caractéristiques. Trois perroquets sont ici finement représentés : un jaune (Huang ying ge), un vert du sud (Nan lü ying ge) ainsi qu’une espèce rouge à tête bleue (Qing tou hong ying ge). Deux cachets figurent sous chaque peinture ainsi qu’une numérotation à l’encre sur le revers correspondant à la numérotation des planches de l’album.

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L’ouvrage rassemble au total près de 360 planches. Il fut peint par Jiang Tingxi (1669-1732), l’un des artistes impériaux les plus célèbres de la dynastie chinoise Qing du XVIIe siècle. Ses textes, cachets et numérotations renvoient au livre Shi Qu Bao Ji, qui répertorie les pièces de la collection des empereurs Qialong et Jiaquing, et révèle la provenance noble de l’album et éclaircit son parcours.

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Le style de Jiang Tingxi se reconnaît ici dans le traitement des volatiles et du décor floral : un savant mélange entre l’encre chinoise classique et un emprunt à la touche des peintres occidentaux alors présents à la cour impériale. Ce qui fait du Niao Pu une œuvre originale fortement appréciée par la cour et notamment l’Empereur Quianlong, fervent amateur de peinture, qui le conserve à l’intérieur du bureau impérial. Caché de la convoitise des autres membres de la cour pendant des siècles, l’album finit par disparaître. Jamais retrouvé, le Manuel des oiseaux original laisse place à une copie. Réalisée entre 1750 et 1761 par des élèves de l’artiste chinois, elle est aujourd’hui précieusement conservée au Musée de la Cité Interdite à Taibei et Beijing, relevant l’importance d’une telle pièce au titre national. L’existence de ces copies tardives, à l’image de l’ensemble mis en vente à Chartres par Maîtres Jean-Pierre Lelièvre, Pascal Maiche et Alain Paris, constitue une occasion précieuse pour les passionnés de découvrir les œuvres de Jiang Tingxi, si rares sur le marché. Mise à prix pour ce trio asiatique : entre 50 000 et 60 000 euros, par feuillet.

Lien vers l’annonce de la vente

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