Quand Théodore Deck en fait tout un plat
[Le lot du jour] Ce profil élégant de jeune femme coiffée d’un chapeau est peint sur un tondo légèrement creux de 50 centimètres de diamètres. L’idée, révolutionnaire à la fin du XIXe siècle, de peindre un portrait sur un plat est lancée par Théodore Deck (1823-1891), grand nom de la céramique qui participa activement au renouveau des arts du feu par ses recherches sur la matière et la cuisson.
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Deck collabore régulièrement avec des peintres, comme Raphaël Collin (1850-1916), un artiste réputé pour la précision de son trait et sa dextérité. L’œuvre présente donc une double signature : celle de Collin sur le bord du plat et celle du céramiste en creux, au revers. Grâce à l’association de ces deux talents, à la précision apportée aux coloris par le dessinateur et à la finesse du glacis recouvrant la céramique travaillée par Deck, la peau du personnage semble presque réelle !
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Le théoricien de la céramique, auteur notamment du traité technique sobrement intitulé « La faïence », reste célèbre pour le bleu turquoise de ses créations, appelé encore aujourd’hui le « Bleu Deck ». Mais c’est ici le fond or qui éblouit. Un véritable damassé de chimères dorées qui vient contraster avec le doux visage de la belle. Fervent admirateur des porcelaines asiatiques, notamment chinoises et japonaises, Théodore Deck s’inspire ici des soieries orientales, qu’il avait d’ailleurs certainement pu admirer dans l’atelier de son père, teinturier de soie.
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Estimée 5 000 à 8 000 €, cette épreuve en céramique émaillée polychrome sera mise aux enchères le dimanche 1er décembre 2013 par Maître Emilie Aubert à Joigny et en direct sur le Live d’Interencheres.
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Lien vers l’annonce de vente