
RVLC, la royale estampille
Que signifie l’acronyme R.V.L.C. ? Tous les amateurs des arts décoratifs du XVIIIe siècle pourront vous le dire. En effet, derrière ces quatre lettres se cache l’un des plus grands ébénistes de cette époque : Roger Vandercruse (1728-1799). D’origine flamande, l’artisan préfère utiliser la transcription française de son nom « Lacroix » et choisit donc deux estampilles différentes « R. Lacroix » et « R.V.L.C. ». Appréciés du roi et de son entourage, ses petites tables, secrétaires et autres bonheurs-du-jour trouvent parfaitement leur place dans les demeures royales. Entre 1769 et 1774, il fournit ainsi des meubles très raffinés pour Madame Adélaïde et Madame Victoire, les filles de Louis XV, ainsi que pour sa favorite Madame du Barry. Cette commode d’apparat estampillée R.V.L.C, et mise aux enchères lundi 16 juin 2014 au château de Cheverny par Maîtres Aymeric et Philippe Rouillac, a d’ailleurs été réalisée d’après un modèle livré pour la comtesse du Barry et qui se trouve aujourd’hui à Versailles, comme beaucoup d’autres réalisations du maître ébéniste.
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Composée des essences les plus précieuses – sycomore, bois de rose et d’amarante –, le meuble est richement orné de bronzes ciselés et redorés en forme de frises d’entrelacs, de feuilles, de rosaces, et d’un masque de Mercure. « Ce décor délirant en bronze, matériau extrêmement cher à l’époque, montre que notre commode était destinée à une riche clientèle », précise Aymeric Rouillac. Avec ses pieds galbés encore caractéristiques de l’époque Louis XV et son décor beaucoup plus moderne d’inspiration antique, le meuble est parfaitement représentatif du style Transition, dont Roger Vandercruse fut l’un des grands représentants.
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Provenant d’une grande propriété solognote, cette commode de RVLC est estimée de 70 000 à 80 000 euros. Un meuble estampillé de quatre lettres magiques qui fera dire à tous ceux qui l’admireront dans sa prochaine résidence : « Mais c’est Versailles » !
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Lien vers l’annonce de la vente aux enchères
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