Un cabinet qui vaut le coup d’œil
[Le lot du jour] Un kératomètre de Javal, une lampe à fente, un frontofocomètre et un ophtalmoscope : il ne s’agit pas de la liste d’instruments de torture mais des différents outils appartenant à un cabinet d’ophtalmologie mis en vente le dimanche 24 août 2014 aux Andelys.
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C’est une curieuse découverte qui a été faite par l’étude Cousin lorsqu’une cliente leur a demandé de mettre en vente le matériel ayant appartenu à son arrière-grand-père ophtalmologue. « En voyant l’ensemble de son cabinet resté tel qu’il était à la fin du XIXe siècle – début XXe, nous nous sommes crus en plein milieu d’un livre d’Arthur Conan Doyle, raconte Maître Jacqueline Cousin, commissaire-priseur de la vente, les outils scientifiques entouraient le bureau du praticien et une petite bibliothèque scientifique composée d’ouvrages en grec, latin et allemand qui sont également proposés dans la vente. »
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Bien que les instruments soient vieux de plus de cent ans, ce sont toujours les mêmes que l’on rencontre dans les cabinets modernes. L’ophtalmoscope par exemple sert à éclairer et examiner l’intérieur de l’œil en même temps et le kératomètre est encore utilisé pour mesurer le rayon de la courbe de la cornée. Ce cabinet présente également un coffret à l’intérieur en soie contenant des verres et leurs lunettes d’essai, ainsi qu’un petit panneau d’acajou avec des caractères et des fragments de textes de Maupassant et de Balzac de différentes tailles pour évaluer la vue du patient. Les instruments sont pour la plupart en fonte et en laiton. Ils fonctionnaient à l’électricité et possèdent encore leurs prises et leurs fils d’époque. Des cachets sur les machines indiquent le nom d’un des fournisseurs de ce matériel ophtalmologique : Luneau Coffignon, aujourd’hui encore en activité.
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L’ensemble des appareils est estimé entre 2 000 et 2 500 euros. Il pourra éventuellement être divisé en plusieurs lots lors de la vacation. « Nous espérons que ce bureau d’ophtalmologue au charme capiteux passionnera les amateurs de cabinet de curiosités dans l’un desquels il pourrait trouver parfaitement sa place, ajoute Maître Jacqueline Cousin. Cependant, avec ses bras articulés, sa hauteur d’une cinquantaine de centimètres et son aspect étrange, il pourra attirer les amateurs d’art pour son aspect purement esthétique. Sa technicité décalée fait penser aux sculptures d’artistes tels que Jean Tinguely. Ce sont des objets qui font fonctionner l’imaginaire par leur aspect décoratif. »
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Lien vers l’annonce