Un exceptionnel ensemble signé André Arbus
[Lot du jour] « Une véritable découverte, un ensemble rare, exceptionnel, complet, emblématique de cette période ». L’expert Emmanuel Eyraut ne tarit pas d’éloges sur ces douze pièces de mobilier signées de la main d’André Arbus, décorateur Art déco du XXe siècle, découvert dans un hôtel particulier dijonnais des années 1950. Les propriétaires, qui ne soupçonnaient pas leur valeur, les avaient hérités de leurs grands-parents. Ces meubles de salon et de chambre à coucher seront proposés aux enchères par Maître Sylvain Gautier le mercredi 14 octobre 2015 dans sa salle de ventes de Dijon et sur le Live d’Interencheres, avec des estimations allant de 600 à 30 000 euros.
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« Alors que la production des années 1930 s’attache aux formes rigoureuses du formalisme et aux pièces minimalistes, André Arbus propose des pièces aux allures presque anthropomorphes, si j’ose dire ! », explique Emmanuel Eyraut. « Le dessin, les proportions et l’exécution témoignent de son passé d’ébéniste. » Après avoir participé, à l’âge de 22 ans, à l’Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925 (où il recevra une médaille d’argent pour sa coiffeuse), Arbus devient le représentant de la tradition française en matière de fabrication de meubles. Tous les lots présentés ici datent de sa période d’apogée, entre les années 1935 et 1938.
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« La quasi-totalité de ces pièces sont gainées dans leur parchemin d’origine, poursuit l’expert, qui arbore ainsi une teinte blanc cassé caractéristique des couleurs d’Arbus, avec un côté doux et luxueux en même temps. » Parmi les lots exceptionnels de cet ensemble qui n’a pas bougé en près de trois quarts de siècle, on note une commode pantalonnière estimée 20 000 à 30 000 euros, très longue et très basse – un format qu’Arbus a lui-même mis au goût du jour, un lit bateau d’apparat estimé 10 000 à 15 000 euros ainsi qu’une coiffeuse, plus que représentative de son œuvre, estimée 8 000 à 12 000 euros. « Des estimations raisonnables pour un tel ensemble cohérent comme il n’en existe quasiment plus aujourd’hui », conclut l’expert.
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A noter également une autre pièce provenant de la même collection, un lit de repos entièrement gainé de peau de karung (une espèce de serpent) attribué à Raymond Nicolas. Datant des années 1928-1930, il fut probablement édité par la maison Alpina, alors importateur exclusif des peaux de python dans les années 1920. Estimation : 8 000 à 12 000 euros.
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Lien vers l’annonce de la vente aux enchères