Une allégorie énigmatique de l’hiver
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[Lot du jour] Vivaldi se serait-il inspiré de cette magnifique toile anversoise pour écrire l’une de ses quatre saisons ? Son concerto n°4 en fa mineur, plus connu sous le nom de « l’Hiver », semble en effet s’inspirer de cette allégorie de saison peinte par l’artiste hollandais Sebastian Vrancx (1573-1647).
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Le thème des quatre saisons est en effet très utilisé à l’époque, notamment dans les portraits allégoriques d’Arcimboldo en 1573. Né en Flandres au XVIe siècle, il permet de présenter les activités changeantes de la population en fonction des saisons. Les quatre œuvres saisonnières et atypiques de Vrancx, d’ordinaire connu pour ses représentations de pillages et de batailles, ont fait l’objet de deux expositions en Belgique en 2006 et 2007. Aujourd’hui séparées, la maison de vente Mercier propose cette « Allégorie de l’hiver » aux enchères le dimanche 16 février 2014.
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La nature morte, dont la production s’intensifie à cette époque, occupe le premier plan. Elle est remarquable par sa profusion de détails et témoigne de la virtuosité de l’artiste. Tandis que les choux, carottes et navets dépeignent la saison culinaire hivernale, la crosse de hockey, les différentes pâtisseries et ustensiles de cuisine évoquent la vie quotidienne de cette période de l’année. Sur la droite, un personnage au nez crochu et à la longue barbe se réchauffe les mains près du feu, tandis qu’un masque, lui ressemblant étrangement, gît à ses pieds sur un costume orangé. Cet homme, probablement un acteur venant de quitter la scène, décide de tomber le masque afin de dévoiler la réalité de son quotidien. Cachant partiellement son visage il laisse cependant planer le doute sur son identité. A ses côtés, un chat blotti dans l’obscurité nous observe d’un œil inquisiteur.
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L’arrière-plan divulgue, quant à lui, le quotidien des habitants de Flandres au XVIIe siècle dans plusieurs petites scènes de genre. Les représentations d’une bataille de boules de neige entre deux enfants, d’une balade en famille ou encore du sacrifice d’un animal pour le diner rendent le tableau de Vrancx plus vivant. La nature morte semble observer la journée de ces personnages relayés au second plan, comme une mise en abyme de la vie.
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Cette œuvre très lumineuse de 52 x 62.5cm, en parfait état, est estimée de 70 000 à 80 000 euros.
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Lien vers le lot de la vente