Le 4 novembre 2013 | Mis à jour le 4 novembre 2013

Une pendule révolutionnaire entre lune et soleil

par Magazine des enchères

[Le lot du jour] Un cadran ensoleillé et le bleu profond de la nuit étoilée réunis sur une pièce d’émail immaculé : au XVIIIe siècle, mesurer le temps qui passe est un véritable défi artistique pour les artisans horlogers. Le dimanche 10 novembre 2013 à Nice par l’hôtel des ventes Nice Riviera, une rare pendule à mouvement d’époque à l’allure raffinée et hautement sophistiquée sera mise aux enchères pour une estimation de 20 000 à 30 000 euros.

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Cette pendule à mouvement de type squelette laisse découvrir son mécanisme d’horlogerie afin que ses propriétaires puissent admirer la complexité de son mécanisme. Assemblée vers 1800, cette pièce présente une armature simple supportant les trois cadrans à montants émaillés, à fond bleu nuit et au décor de marbre blanc et noir. Le cadran supérieur, d’un décor de nuit étoilée, indique l’âge de la lune représentée en émail blanc, c’est-à-dire le temps qui s’est écoulé depuis la dernière nouvelle lune, mesuré en jours. Celui du centre indique les heures en chiffre arabe ainsi que les mois du calendrier. Le troisième cadran, situé sous une arche dans la partie inférieure de la pendule, représente les saisons : épis de blé pour l’été, grappe pour l’automne, pot à feu pour l’hiver et bouquet de fleurs pour le printemps. A l’arrière de ce dernier mécanisme, un balancier oscillant orné d’un masque doré rayonne. Enfin, la base est ornée d’une frise en bronze doré, portée par des petits pieds dits toupies. Cet objet constitue un modèle de la création horlogère française du XVIIIe siècle, période faste des arts décoratifs pendant laquelle les artisans firent preuve d’une grande créativité et développèrent des modèles aux compositions luxueuses.

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Au centre de l’arche de la pendule étoilée figure une signature, « Bourret à Paris », correspondant à un horloger parisien figurant parmi les plus renommés en cette fin de siècle. Aux côtés des horlogers de la capitale, les plus talentueux émailleurs de ce temps contribuèrent à la création de ces objets d’art. Parmi eux, Joseph Coteau fut le plus célèbre. C’est à ce dernier qu’est attribué le décor émaillé de la pendule. Particularité de cette pièce : l’horloge indique les mois révolutionnaires. Elle daterait donc certainement des années 1795, à l’époque de la mise en place du calendrier républicain.

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Parmi les rares autres modèles connus réalisés dans le même esprit, une pendule squelette figure au cœur des collections du musée François Duesberg à Mons en Belgique. Composition, mécanisme et décor émaillé signé Coteau, beaucoup d’éléments sont quasiment identiques à celle-ci. Pourtant, pas de trace d’un calendrier républicain dans le style de Bourret. Dans le même esprit, les musées Carnavalet et des Arts décoratifs à Paris comptent un exemplaire réalisé dans le même style, mais les traces de cette forme de pendule restent rares, ce qui explique la préciosité de celle proposée aux enchères de Nice.

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Lien vers l’annonce de vente

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