Une statue de l’Île de Pâques sous le marteau
[Le lot du jour] Une statue de l’Île de Pâques sera mise aux enchères samedi 26 octobre 2013 depuis Orléans et en direct sur le Live d’Interencheres par Maître Edith Pousse-Cornet. S’il ne s’agit pas d’une des emblématiques et monumentales sculptures de pierre de « la grande Rapa », notre œuvre présente néanmoins plusieurs points communs avec ses géantes concitoyennes.
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Outre leur appellation commune, « moai », l’expression de leurs regards s’avère travaillée avec le même soin. Constitués de nacre et d’obsidienne, une roche tirée des volcans, les yeux de notre statue sont également mis en valeur par le contraste provoqué par le poli et les reflets rouges du bois. La sculpture a été façonnée dans du sophora toromiro, une essence dont l’usage semble avoir été réservé exclusivement aux objets sacrés. Sa patine rougeâtre, obtenue par le polissage du bois puis son onction à l’occasion de rites, renvoie à la forte valeur symbolique du rouge dans l’art polynésien.
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Il s’agit de la représentation d’un homme jeune dont la puissance de fertilité est suggérée par la barbe en pointe rappelant la vigueur phallique. Mais peut-être convient-il également d’y retrouver une allusion au bec. Celui du « tangata manu », l’homme oiseau, un titre donné au vainqueur d’une épreuve organisée chaque année sur l’île : nager jusqu’à l’ilot Motu Nui pour en rapporter un œuf.
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Cette statue estimée de 10 000 à 15 000 euros provient de la collection d’un joaillier parisien. En 1936, à l’époque où les expéditions en Océanie étaient à la mode, ce bijoutier de la rue de Metz quitte la France avec sa femme pour s’installer trois ans à Tahiti. Sur place, nos explorateurs ont certainement du découvrir les œuvres de l’Île de Pâques ramenées autrefois par Monseigneur Florentin-Étienne Jaussen (1815-1891), évêque tahitien et fervent défenseur des cultures et des langues polynésiennes.
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A l’instar de la sculpture de Moai Tangata conservée dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New-York, notre œuvre de 59 centimètres de haut pourrait intéresser de grands musées internationaux. Il est en effet très rare de découvrir une statue de ce type sur le marché. Pour Christian Njiensi, consultant de la vacation, « c’est le genre de pièce qu’un expert en art océanien a la chance de ne voir qu’une seule fois dans sa vie ! ».
Lien vers l’annonce de vente du lot
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