
Une tête bleue tournée vers les grands maîtres
[Le lot du jour] L’œuvre de Marcelle Cahn (1895-1981) semble accompagner, touche par touche, toute l’évolution de la peinture du XXe siècle. Influencée à ses débuts par Paul Cézanne, qu’elle considère comme « un sommet de la peinture moderne », la jeune artiste s’éloigne de la figuration lorsqu’elle fait la connaissance de Fernand Léger en 1925. « Cahn choisit alors une certaine forme de cubisme semi-figurative, dont cette « Tête bleue » est représentative, puisqu’elle a été réalisée dans les années 1926-1927 », explique l’expert Elisabeth Maréchaux Laurentin.
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L’artiste se rapprochera ensuite d’autres courants, comme le constructivisme, et poursuivra ses expérimentations artistiques avec des collages. Tout au long de sa carrière artistique, l’admiration qu’elle vouait aux grands maîtres a toujours été palpable. Mais au-delà de cette influence, le critique d’art Otto Hahn remarque : « Finalement, elle a une place qui n’est qu’à elle. Elle ne se place ni au-dessous de Léger, ni au-dessous de Mondrian, mais dans le petit espace qui sépare Arp de Mondrian, et Mondrian de Léger. C’est-à-dire que Marcelle Cahn est un petit maître, entièrement personnel et irremplaçable. »
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Si son travail reste encore confidentiel, certaines de ses œuvres sont exposées au musée des beaux-arts de Dijon, au musée des Ursulines de Mâcon et dans les collections des musées de Lille, de Grenoble et au musée d’art moderne de Strasbourg, à qui Marcelle Cahn, Strasbourgeoise d’origine, a fait don au d’un important fonds. La « Tête bleue » de Marcelle Chan sera mise aux enchères le samedi 7 décembre 2013 à Angers par Maître Xavier de la Perraudière avec une estimation de 3 000 à 5 000 euros..