Le 7 mars 2014 | Mis à jour le 1 octobre 2015

Vigée Le Brun, nouvelle favorite du marché

par Magazine des enchères

En attendant la grande rétrospective consacrée à l’œuvre d’Élisabeth Vigée Le Brun qui aura lieu en 2015 à Paris (au Grand Palais), le marché de l’art rend d’ores et déjà hommage à cette portraitiste réputée du XVIIIe siècle et peintre officielle de Marie-Antoinette.

.

Au cours d’un inventaire en région parisienne, Maître Valérie Régis remarque un dessin accroché au mur de la chambre à coucher. Voyant la commissaire-priseur s’approcher de ce portrait « à la fois fort et très enlevé », les propriétaires des lieux lui annoncent fièrement qu’il s’agit d’un Vigée Le Brun ! Ils lui précisent également que ce visage féminin a été transmis de génération en génération, avec comme seule précision le nom d’Elisabeth Vigée Le Brun (1755-1842), célèbre portraitiste qui officiait comme peintre officielle de la Cour et notamment de Marie-Antoinette pendant le règne de Louis XVI. Mais aucune précision n’est donnée quant à l’arrivée de ce trésor artistique dans leur famille. A-t-il été acquis après l’incendie des Tuileries en 1870 ? Ou bien serait-ce leur grand-père, l’architecte de renom Pierre-Georges Ponsard (1871-1942), qui aurait pu en faire l’acquisition ? Le mystère reste entier.

.

Le cabinet de Bayser, en charge de l’expertise du dessin, confirme qu’il s’agit bien d’un autoportrait de l’artiste « réalisé à la pierre noire, dans lequel elle utilise l’estompe rehaussée de fusain, ce qui renforce la précision des traits et l’acuité du regard de l’artiste sur elle-même ». Pour Maître Régis, le chapeau de paille et sa grande plume s’avèrent en adéquation totale avec la vie champêtre et empreinte de théâtralité que vit Marie-Antoinette. Au début des années 1780, époque à laquelle ce dessin a été réalisé, la reine passait en effet le plus clair de son temps au Petit Trianon, entourée de ses amies dont sa portraitiste préférée.

.

Maître Régis mettra ce très rare autoportrait d’Elisabeth Vigée Le Brun aux enchères le mardi 11 mars 2014 à Deuil-la-Barre. Estimé de 40 000 à 60 000 euros, le dessin intéresse déjà de nombreux musées internationaux. Le Kimbell Art Museum au Texas fera-t-il partie des intéressés ? Le musée texan possède en effet un tableau de Vigée Le Brun présentant de nombreuses similitudes avec cet « autoportrait au chapeau à plume »… Affaire à suivre !

.

.

Le marché de l’art ne semble pas vouloir attendre la grande rétrospective consacrée à l’œuvre d’Élisabeth Vigée Le Brun qui aura lieu en 2015 à Paris, au Grand Palais, pour rendre hommage au travail de la portraitiste. Une deuxième vente organisée dimanche 23 mars à Versailles par Maîtres Olivier Perrin, Philippe Royère et Antoine Lajeunesse mettra son œuvre à l’honneur. Les commissaires-priseurs proposeront en effet une paire de portraits représentant Philippe d’Orléans, qui occupa le poste de régent du royaume de France pendant la minorité de Louis XV, et sa compagne Madame de Montesson. Pendant longtemps, les spécialistes pensaient que ces deux œuvres avaient été réalisées à l’huile. Mais il s’agit en fait de deux pastels. Ce médium présente l’avantage de travailler rapidement, évitant ainsi aux modèles importants, comme les membres de la famille royale, des temps de pose trop longs.

.

Elisabeth Vigée Le Brun a signé ces deux portraits d’une manière tout à fait singulière. L’artiste a en effet utilisé le dos du crayon pour écrire son nom. Il faut donc éclairer d’une certaine manière les dessins (de façon perpendiculaire), afin de pouvoir distinguer ses signatures gravées. Estimation de ce couple pastel : de 30 000 à 40 000 euros.

Haut de page

Vous aimerez aussi