Vingt mille lieues sous les enchères
Le lundi 2 décembre 2013, à l’occasion d’une vente de livres anciens à Tours, l’Hôtel des ventes Giraudeau met aux enchères l’une des éditions fascinantes de Jules Verne, un voyage au centre des aventures qui ont bercé notre enfance à tous. Un clin d’œil rafraîchissant avant les fêtes de Noël !
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Lorsque Jules Verne (1828-1905) propose son premier roman à son éditeur et ami Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), le tandem légendaire décide en 1866 de créer une collection dont le nom restera à jamais gravé dans l’histoire du roman d’aventures : les Voyages extraordinaires. Paraissant d’abord sous la forme de feuilletons dans des périodiques d’époque tels que le Journal des Débats ou Le Temps, les voyages palpitants de l’auteur sont ensuite édités en petits formats, non illustrés. Par la suite, l’ouvrage de grand format fait son entrée sur le marché, d’abord au moment des fêtes de fin d’année, ce qui lui vaut le pseudonyme de « cartonnage d’étrennes », puis tout au long de l’année. Ce cartonnage entoilé, œuvre émérite de l’éditeur ornée d’une couverture luxueuse aux fins reliefs dorés et colorés, devient à travers les siècles une des productions les plus recherchées des collectionneurs de Jules Verne.
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Parmi l’abondance des récits réunis sous l’égide de la collection des Voyages extraordinaires (62 romans et 18 nouvelles au total), un titre peut être qualifié d’un des plus connus de l’auteur : Vingt mille lieues sous les mers, dépeignant l’histoire incroyable du Capitaine Némo et de son submersible. L’hôtel des ventes Giraudeau propose l’un de ses exemplaires aux enchères, le lundi 2 décembre 2013. Le récit compte parmi les chefs-d’œuvre de la reliure industrielle : un cartonnage dit « à la grenade » à décor fin de qualité signé de deux des plus grands relieurs du XIXe siècle, Souze et Lenègre. Edité en 1878, cet ouvrage au décor flamboyant est également enrichit de 111 dessins par de Neuville et Riou, célèbres illustrateurs de l’époque. Cette édition constitue non seulement l’œuvre commune de grands esprits de l’âge d’or de la reliure française mais également un cartonnage d’essai, ébauche envoyée à l’éditeur dans l’attente de sa confirmation. Une particularité établissant son estimation entre 20 000 et 30 000 euros. Voyage inconnu et extraordinaire, partez à la reconquête de l’œuvre de Jules Verne à bord d’une précieuse édition, symbole d’un artisanat d’époque.
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Au programme de la vente également, un livre d’heures manuscrit destiné à l’usage du diocèse de Rouen, représentant un tout autre pan du monde du livre. Cet ouvrage, daté de la fin du XVIe siècle constitue un exemple de l’édition à la fin du moyen âge. Sa couverture de veau, présentant au centre un médaillon doré figurant le Christ en croix, est ornée d’un « semé de larmes », un motif médiéval caractérisant les grandes reliures macabres et ouvrages de dévotion. Le livre d’heures, dont le texte écrit en gothique présente un gracieux décor floral polychrome et de fines lettrines enluminées est estimé de 3 000 à 4 000 euros.
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Lien vers l’annonce de la vente