Zao Wou-ki, entre abstraction et figuration
[Le lot du jour] En 1969, à Paris, la très influente Galerie de France expose le tableau ci-dessus de Zao Wou-Ki (1920-2013). Le célèbre critique d’art Jacques Lassaigne décrit alors cette huile sur toile de grand format avec ces mots : « Ces formes ne ressemblent à rien de ce que nous connaissons, elles ne se rattachent à aucune structure préétablie et nous devons perdre l’espoir de les déchiffrer. Pourtant, elles se relient entre elles, s’enchaînent, s’accrochent étrangement, forment, au centre de la composition, un écheveau de circulation, un réseau de veines. Cela tient de ces trombes qui surgissent de la mer ou des lacs, s’élèvent en tourbillonnant et se perdent dans le ciel. »
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Venu à l’abstraction dans les années 1950, l’artiste chinois continue pourtant de s’inspirer de l’art figuratif et notamment des peintures de paysages qu’il a maintes fois réalisées au début de sa carrière. En observant cette œuvre aussi intensément qu’a pu le faire Jacques Lassaigne, une chaine de montagnes semble ainsi se détacher de la toile. Ce subtil mélange de l’abstrait et du figuratif est rendu possible par la grande maîtrise technique de Zao Wou-Ki. Comme le décrit le critique d’art : « Ces forces se propagent en utilisant les zébrures ou les nervures du dessin, les fulgurances de la lumière, les éclaboussures de la blancheur. Les couleurs de Zao Wou-Ki, si nuancées, si subtiles, sont animées d’incessantes vibrations. C’est sa vie, c’est un rêve. »
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Ce paysage abstrait de 114 par 162 centimètres, signé en bas à droite et contresigné au dos sera mis aux enchères vendredi 18 avril 2014 à Paris par Aponem Enchères MSA. Son estimation basse de 1,5 million d’euros devrait être rapidement dépassée compte tenu des records obtenus dernièrement pour des œuvres de la même époque. En octobre 2013, trois tableaux de 1966, 1968 et 1969 ont été adjugés de 5,8 à 6,6 millions d’euros à Hong Kong. .
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Lien vers l’annonce de vente