Nos coups de marteaux 2014 : Matériels pro
Retour sur quelques beaux prix de matériels professionnels enregistrés l’année passée, et qui ont marqué la mémoire des commissaires-priseurs.
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200 000 euros pour l’une des fraiseuses d’une entreprise de rotatives
« C’était la neuvième vente judiciaire que j’organisais pour la même société : Goss International, entreprise de fabrication de rotatives d’imprimerie, dont le créateur Hippolyte Marinoni (1823-1904) est considéré comme l’un des fondateurs de la presse moderne. Après la dispersion des mobiliers de bureaux, des matériels du restaurant d’entreprise, de la médecine du travail entre autres, la vacation du 10 décembre 2014 était consacrée au stock et aux machines d’usinage et de soudage de la société.
De nombreux acheteurs européens s’étaient déplacés, parmi lesquels des dirigeants dans le domaine de la mécanique et des marchands de machines-outils. L’une des plus importantes batailles d’enchères a été pour une fraiseuse Unisign à commande numérique de 2004 qui comprenait pas moins de 198 outils. Mise à prix à 60 000 euros, elle a finalement été adjugée 200 000 euros à un courtier belge. Il n’est pas rare de voir ces machines d’envergure achetée par des revendeurs, qui peuvent ainsi garantir la révision et l’installation au destinataire final. Au terme de huit heures de dispersion, la vente a rapporté 1,75 millions d’euros. » Maître Dominique Le Coënt-de Beaulieu à propos de sa vente judiciaire du jeudi 11 décembre 2014.
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162 000 euros pour une licence de taxi parisien
« A Paris, les nouvelles licences de taxi sont très rares et les professionnels doivent généralement attendre un départ à la retraite pour espérer pouvoir en acquérir une. La vente judiciaire de notre autorisation administrative de stationnement de taxi, organisée suite à une saisie, était donc très attendue. Mais seules les personnes étant en mesure d’exploiter une licence de taxi pouvaient être considérées comme acheteurs potentiels. Une vingtaine d’intéressés s’était donc déplacée le jour de la vente. Il s’agit majoritairement d’artisans taxi qui souhaitaient l’exploiter directement. Nous avons commencé à 100 000 euros et les enchères sont montées jusqu’à 162 000 euros, ce qui revient à environ 200 000 euros avec les frais pour l’acquéreur, soit le prix habituel des licences de taxi.
Cette vacation a été particulièrement complexe à organiser, notamment en raison des délais légaux et de la technicité de la mise aux enchères de ce bien immatériel. A mon sens, grâce à leur expérience des ventes judiciaires de biens matériels, les commissaires-priseurs judiciaires s’avèrent les plus compétents pour réaliser ces dossiers. » Maître Ludovic Morand à propos de sa vente de licence de taxi parisien le 17 octobre 2014.
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77 500 euros pour un cheptel de vaches
« Un pré noir de monde et une ambiance conviviale ! » Maître Isabelle Aufauvre garde un très bon souvenir de sa vente aux enchères du 22 mai 2014, au cours de laquelle elle a adjugé 133 vaches laitières pour un total de 77 500 euros. « Ce jour-là, environ 2 000 agriculteurs avaient fait le déplacement, la plupart venant de très loin, confie la commissaire-priseur. Nous étions tous installés dans un champ délimité par des bottes de foin sur lesquelles je m’étais perchée, pendant que les vaches défilaient devant nos yeux avant de repartir paître dans le pré. Les enchérisseurs scrutaient minutieusement chaque bête, et écoutaient attentivement les commentaires donnés par le crieur qui m’assistait.
A la fin de la journée, elles étaient toutes vendues. Pour moi, ces ventes de bétail sont parmi les plus sympathiques. Comme la dispersion dure généralement toute la journée, nous déjeunons tous ensembles, avec mes collaborateurs et les acheteurs, autour d’un immense barbecue et d’une buvette ».